RÉFLEXION EN CE 11 NOVEMBRE PEU IMPORTE L'ANNÉE

 

Le 11 novembre, jour anniversaire de la signature de l'armistice en 1918, mettant fin officiellement à la Grande Guerre.

Le 11 novembre, jour de recueillement et d'hommage aux Morts pour la Patrie et pour notre liberté.

Dépôt de gerbe, allocutions et notre hymne national.

 

Mais savez-vous que :

  • la loi du 24 octobre 1920 décrète que le 11 novembre sera un jour férié consacré à la commémoration de la victoire et de la paix.
  • la loi du 8 novembre 1920 décrète qu'un hommage sera rendu à la dépouille mortelle d'un soldat français non identifié mort au champ d'honneur, vote unanime des députés pour les honneurs au Panthéon.
  • la loi du 28 février 2012 impose que le 11 novembre soit le jour où seront honorés tous les morts pour la France au cours des conflits anciens ou plus récents et actuels au cours des opérations extérieures (OPEX), qu'ils soient civils ou militaires. 

 

Sans vous faire injures, un petit retour en arrière permettra quelques rappels.

  • Le 11 novembre 1918, l'armistice est signée à la Rethondes, forêt de Compiègne, à 11 heures, toutefois la guerre n'est pas finie pour autant, bon nombre de soldats ne rentrent dans leur foyer qu'en 1919 voire 1920.
  • Le 11 novembre 1919, un timide et discret hommage est rendu par une minute de silence pour les morts de la Grande Guerre, en présence du maréchal Foch en la chapelle des Invalides.
  • Le 11 novembre 1920, Yvonne Vendroux et le capitaine Charles de Gaulle se fiancent, ils s'étaient rencontrés quelques mois auparavant alors qu'il était en permission d'une mission en Pologne. Ils se marient le 6 avril 1921 à l'église Notre-Dame de Calais.

L'idée de rendre hommage à un soldat inconnu a pris corps le 20 novembre 1916 au moment des rudes combats de Verdun, commencés le 21 février 1916.

  • Le 11 novembre 1920, selon les instructions d'André Maginot ministre des Pensions, le cercueil du soldat inconnu est choisi à Verdun parmi 8 venant de champs de batailles, par le caporal Auguste Thin, ce même jour, il arrive à Paris donnant lieu à de nombreuses cérémonies tout au long du parcours. Il doit être déposé au Panthéon où il a été décidé qu'il reposerait. Mais a-t-on oublié que l'urne en marbre rouge contenant le cœur Léon Gambetta, président du Conseil, 1838-1882, doit entrer au Panthéon le même jour, 11 novembre.

On constate, un peu tard, qu'il est impossible de recevoir les deux en ce lieu, Gambetta entre au Panthéon  et la dépouille du soldat inconnu est acheminée à l'Arc de Triomphe.

On commence des travaux pour lui donner une sépulture décente.

Le 28 janvier 1921, le soldat inconnu est inhumé à son emplacement définitif, une plaque de granit sur laquelle est gravé " ICI REPOSE UN SOLDAT INCONNU MORT POUR LA FRANCE", scelle la tombe à jamais.

Rien ne signale le tombeau au passant. Aussi, le journaliste Gabriel BOISSY rédige un article "La Flamme du Souvenir" dans lequel il propose "à chaque crépuscule, une lampe sera allumée sous l'Arc de Triomphe, au dessus de la demeure éternelle du Soldat Inconnu".

L'architecte  Henri Favier conçoit le projet qui sera réalisé par Edgar Brandt (on lui doit également la réalisation de la porte de la Tranchée des Baïonnettes à Douaumont).

  • Le 11 novembre 1923, à 18 h 30, André Maginot allume pour la première fois la Flamme Sacrée du Souvenir qui ne s'est jamais éteinte depuis.
  • Le 11 novembre 1936, Daladier, président du Conseil, organise une grande cérémonie au cours de laquelle la Flamme est transportée par 225 athlètes vers les grandes Nécropoles nationales de la guerre 1914-1918. Elle est accueillie à la Nécropole de Douaumont par la veuve du général Ancelin.

Depuis 1980, Verdun est la seule ville qui perpétue le transfert de la Flamme grâce au Comité de la Voie Sacrée et de la Vies de la Liberté.

 

Le 11 novembre 2019, est inauguré le monument aux Morts pour la France lors d'opérations extérieures. Ce sera l'objet d'une autre tribune libre.

 

On ne peut terminer cette évocation sans avoir une pensée pour nos soldats, certes, mais pour tous les soldats de toutes nationalités même des nations dites "ennemies". 

La lecture d'un  magnifique poème de Lucien Jacques suffit : 

 

Troyon, 28 octobre 1914, 

 

                A ceux de mon escouade

 

Le noyé qui gît là dans l'herbe de la berge,

N'ayant plus rien d'humain qu'une main non rongée

Où luit un anneau d'or,

Poussé du pied par vous avec haine et dégoût 

ainsi que la charogne d'une bête mauvaise,

Parce qu'il est vêtu du dolman ennemi

Était pourtant un homme - un homme - un tout jeune homme

Nourri d'air, de soleil, d'amour, tout comme vous.

 

Peut être que chez lui vivait sa douce mère,

Sûrement son épouse, peut-être des enfants !

Songez, quelle agonie angoissée loin des siens

Il dût avoir, blessé, dans l'ombre de la nuit

Et l'eau froide est profonde.

 

Qu'une pensée humaine au moins soit son linceul.

 

(publié le 16 janvier 1919)

 

Texte de Nelly Dulcy

 

      

Le Général de Gaulle en 1963

Un petit point sur notre Ordre et sur notre décoration 

 

Vous qui allez lire cette page de Tribune Libre, vous penserez certainement que c'est inutile et superflu de passer quelques minutes de votre temps à prendre connaissance de ces lignes.

Je suis d'accord et pourtant je continue à écrire. Si nous, nous savons, d'autres ont peut-être oublié...

C'est un petit rappel de vocabulaire au sujet de la médaille, de l'insigne, de l'Ordre, de l'Association, parfois on n'utilise pas les bonnes références.

Qui n'a pas évoqué, un jour au cours d'une conversation, l'ONM pour l'ANMONM. Nous l'avons certainement tous fait tout en reconnaissant parfaitement l'erreur d'emploi, c'est plus rapide !

 

Beaucoup de personnes confondent Médaille et Ordre. Pour le néophyte, il n'y a pas de différence, c'est donc à nous de lui expliquer.

La médaille exprime la reconnaissance de la collectivité au sens large du terme mais ne fait pas entrer le titulaire dans une communauté. Il s'est distingué dans une circonstance particulière, par un fait  qui a marqué par son côté positif.

La médaille est attribuée par une institution d'Etat ou non, nationale ou locale, par reconnaissance pour un engagement ou un cas bien précis, médaille du courage, de la famille, du dévouement, du travail, de nombreuses médailles attestent la participation à des campagnes militaires, ...

 

L'Ordre est une société fermée dans laquelle on est admis et accueilli en raison de services incontestés et reconnus.

On entre dans un Ordre qu'à la suite d'une cérémonie qu'on pourrait comparer à l'adoubement des chevaliers au Moyen Age, le rituel est strictement fixé par les textes fondateurs, notamment les mots prononcés entre le récipiendaire et son parrain, appellation qui est dite aujourd'hui révolue mais qui porte tout le sens du lien entre ces personnes. Ce n'est qu'à l'issue de cette remise de l'insigne que le nommé pourra porter l'insigne qui n'est pas une décoration en soi mais le symbole de l'appartenance à l'Ordre.

 

Aujourd'hui, il existe six Ordres officiellement, deux sont dits nationaux, l'Ordre de la Légion d'Honneur (1802) et l'Ordre National du Mérite (1963), les quatre autres sont des Ordres ministériels : l'Ordre des Palmes Académiques (1808), l'Ordre du Mérite Agricole (1883), l'Ordre du Mérite Maritime (1930) et l'Ordre des Arts et Lettres. 

Différemment aux ordres nationaux, les quatre autres ne sont pas soumis à la cérémonie d'adoubement et le titulaire peut porter son insigne dès qu'il a été avisé de sa nomination ou de sa promotion.

Précision de vocabulaire importante : les bons termes ne sont pas toujours employés à bon escient : on est nommé Chevalier, promu au grade d'Officier ou de Commandeur et élevé à la dignité de Grand Officier ou de Grand Croix.

Nous sommes tous sujets à des sollicitations pour obtenir l'insigne, même si ce n'est pas facile, il convient de rappeler que, quel que soit le désir d'être admis dans l'Ordre, ce n'est pas un droit, il faut le mériter, c'est une lapalissade d'une telle évidence, et qu'une décoration ne se demande pas, ne se refuse pas et se porte, autre évidence parfois oubliée ou négligée.

 

Notre insigne, dû au graveur Max LEOGNAGY, prix de Rome, représente une étoile à six branches de 4 cm de diamètre, surmontée d'une bélière, attachée par un ruban moiré de 3,7 cm de couleur bleu de France. Le revers porte la date du 3 décembre 1963, date du décret de fondation de notre Ordre à laquelle le Général de Gaulle attachait une importance particulière.

 

Pour terminer, une citation que j'aime particulièrement rappeler prononcée par le Général François Koscher qui fut Président national de l'ANMONM  de 2004 à 2010 :

 

"Le bleu, c'est la couleur du ciel,

le bleu, c'est le bleu de France,

le bleu, c'est une des couleurs de notre drapeau,

le bleu, c'est la couleur du drapeau de l'Europe, 

le bleu, c'est la couleur que le Général de Gaulle nous a légué à nous Compagnons de l'Ordre national du Mérite et nous en sommes particulièrement fiers".

 

Texte de Nelly Dulcy

 

 

LES PRÉSIDENTS NATIONAUX DE L'ANMONM DEPUIS LA CRÉATION 

 

Connaissez-vous les noms des Présidents de notre association depuis sa création le 27 juillet 1972 sous le nom "Société d'Entraide des Membres de l'Ordre National du Mérite" jusqu'au 26 octobre 1974, date à laquelle elle prend le nom "Association Nationale des Membres de l'Ordre National du Mérite".

 

Le premier président est le Général de brigade aérienne Léon CUFFAUT, du 26 octobre 1974 au 27 février 1993.

 

Quelques mots trop brefs sur ce héros dont les nombreux faits d'armes ne pourront être développés dans cet hommage : 

Il est né le 20 janvier 1911 à Charenton (Val-de-Marne), son père est ingénieur. Est-ce un hasard ou simplement un fait du destin, il assiste à l'âge de six ans au crash d'un avion alors qu'il se promène avec ses parents. Il décide de vouer sa vie à l'aviation alors que ce drame aurait pu le rebuter. Son rêve se concrétise quand il reçoit le baptême de l'air d'un pilote de la 1ère Guerre Mondiale, le colonel Jean Moreau.

Il s'engage en 1930 et fait son apprentissage de mitrailleur sur Breguet 14, il est admis au concours d'entrée à l'école de formation des sous-officier d'Istres en 1934. 

Il sort major en 1935, titulaire de son brevet de pilote et entre à l'école des pilotes de chasse Étampes.

Après des débuts en Afrique française du Nord, en 1936, il participe à la Guerre civile espagnole avec pour mission de convoyer des avions pour les républicains. Puis il passe le concours d'entrée à l'Ecole de l'air, il est admis

En 1939, il est nommé sous-lieutenant et commandant d'escadrille n 1940.

Son engagement est exemplaire tant en France qu'en Afrique française du Nord où, entre autres, il organise une filière du réseau de résistance Alliance.

Volontaire pour faire partie des renforts envoyés au Régiment de chasse Normandie-Niémen, le 22 novembre 1943, il est alors lieutenant, ses victoires aériennes le font promu Capitaine en août 1944.

Il termine la guerre avec 17 victoires dont 13 sont homologuées, est parmi les premiers "as français de la Seconde Guerre mondiale. 

Il est alors commandant d'escadrille et commande le Normandie-Niémen, Base aérienne 151 à Rabat-Salé au Maroc.

Il termine sa carrière avec le grade de Général de Brigade aérienne en 1962.

Son retour à la vie civile sera consacré à sa passion, il devient directeur général de l'Aéro-Club de France de 1962 à 1977. À sa gloire, il ajoute celle d'instructeur de l'Aéro-Club des handicapés des Mureaux où il apporte son expérience à d'anciens pilotes ou parachutistes blessés en service, à des accidentés de la route ou de la vie et à malades atteints de la poliomyélite.

Il a à son actif 18 700 heures de vol, 1010 missions de guerre en 2626 heures de vol de guerre, palmarès exceptionnel pour un pilote de chasse.

Ses principales distinctions :

- Grand-Croix de la Légion d'honneur

- Grand-Croix de l'Ordre national du Mérite, élevé à ce grade le 30 mars 1968 par le Général de Gaulle 

- Croix de guerre 1939-1945 avec 17 citations

- Médaille de l'Aéronautique

- Silver Star Metal (États Unis)

- Ordre de la Guerre patriotique 1ère Classe (URSS)

- Ordre du Drapeau rouge (URSS)

 

Le 7 novembre 1975, il reçoit le drapeau de l'ANMONM au palais de Salm, siège de la Grande Chancellerie, des mains du Général d'Armée Alain de BOISSIEU, Grand Chancelier de la Légion d'Honneur et Chancelier de l'Ordre national du Mérite, qui prononça ces mots :

"Au nom du président de la République, Grand Maître de l'Ordre et Président d'honneur de votre association, je vous remets ce drapeau.

Qu'il soit, pour votre association, le symbole de la cohésion, de la discipline, du dévouement au service de la Patrie.

Qu'il soit source de l'exemple que les porteurs du ruban bleu doivent donner aux autres."

 

 

Le Général Léon CUFFAUT est élevé à la dignité de Grand-Croix par le Général de Gaulle 

Remise du drapeau de l'ANMONM au Général Léon CUFFAUT premier président national 

 

En 1993, le Général Léon CUFFAUT cède la présidence nationale.

 

Lui succède Monsieur Henry LEROY officier de la Légion d'honneur et commandeur dans l'Ordre National du Mérite.

Sa priorité durant son mandat de février 1993 à avril 2004, fut le rayonnement de l'ANMONM tant au national qu'à l'étranger par la création de sections.

 

Avril 2004, le Général de brigade aérienne François KOSCHER, ancien pilote de chasse, officier dans l'ordre de la Légion d'honneur et dans l'Ordre national du Mérite.

Il oriente sa présidence sur la jeunesse, étant à l'origine du "défi jeunes". Il encourage la participation des "jeunes" au ravivage de la Flamme.

Il promeut "la règle des 3 C", Citoyenneté, Civisme, Civilité et renouvelle la notion du devoir de mémoire.

Il décède le 25 avril 2010 à l'âge de 68 ans.

 

Le 27 mai  2010, le secrétaire général de l'ANMONM et président de la section de la Corrèze,  Monsieur Jean-Claude TALBERT est élu à la présidence de l'association. 

Il est chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur et officier dans l'Ordre national du Mérite. 

Il privilégie une ouverture le rayonnement des sections par le dialogue et la mise en valeur de la jeunesse pour un "Mérite en mouvement".

Il quitte la présidence en janvier 2016.

 

En juin 2016, Monsieur Michel LEBON succède à M. TALBERT à la présidence de l'ANMONM.

Il est chevalier dans l'Ordre de la Légion d'honneur et officier dans l'Ordre national du Mérite.

Il engage une politique de développement et de modernisation au service de la société et plus particulièrement de la jeunesse avec son mot d'ordre : "OSONS" afin d'encourager les forces vives du pays et ainsi concourir au prestige de l'Ordre.

Il sera présent à Verdun pour notre grande manifestation "Les Ambassadeurs de Mémoire".

 

Le 2 octobre 2021, il cède sa place de président national à Monsieur Patrick SANDEVOIR, notre président actuel.

 

Précision : l'absence de photos n'est pas un oubli, elles sont disponibles sur le site national.