Mesdames, Messieurs, chers Compagnons,

Je vous faisais part en décembre 2024 de mon optimisme fondamental dont je ne pouvais dire à l'origine que cela soit dans ma nature ou venant de mes expériences, pour reprendre cette pensée de Nelson MADELA.

Expériences à coup sûr car les débuts de cette année 2025 ont, pour ce qui me concerne, été un peu compliqués au point que nous avons dû surseoir à l'organisation de notre assemblée générale prévue au printemps comme tous les ans, sauf exception comme en 2016 à l'issue de l'organisation du rassemblement national des "Jeunes Ambassadeurs de Mémoire" que nous avions organisé dans le cadre du Centenaire de la bataille de VERDUN.

Aujourd'hui devant vous je suis un homme qui parle et qui a failli ne pas parler... !

Au commencement était le verbe, lit FAUST dans le prologue de l'Évangile de Jean. En parodiant, je dirais au commencement était le mot, la parole. Parler, "il faut voir comment on nous parle" chantait Alain SOUCHON.

Peut-on dire aujourd'hui que l'on se parle ou, comme dirait PLATON, ne s'agit-il que d'un cri de l'opinion ?

Gérald GARUTTI, un auteur du manifeste "Il faut voir comme on se parle" s'interroge lui sur la qualité des échanges avec "L'AUTRE" qui au lieu d'écouter son argumentation, réduirait l'interlocuteur à sa seule identité, au lieu de s'interroger sur ce qu'il dit, à le réduire à ce qu'il est. Au point de céder à la culture du clash, sans s'interroger sur ce que l'Autre voulait lui dire ?

"Si tu as deux oreilles et une seule bouche, c'est pour écouter deux fois plus que tu ne parles" CONFUCIUS

Comment retrouver une parole juste, comment réapprendre à se parler, sans s'écouter mutuellement pour que le dialogue s'installe (ou se réinstalle) ?

Pour cela il faut que l'un fasse le premier pas !

Et si personne ne fait ce premier pas ? Si personne n'ouvre la possibilité de l'écoute, si chacun reste accroché à sa position, en quelque sorte à sa volonté de l'emporter. Alors nous retrouvons cette culture du clash si omniprésente de nos jours comme si cela était le seul intérêt des citoyens que nous sommes. Quid de la réalité ? 

Comment retrouver une parole juste, en fait comment réapprendre à se parler ? Puisque la réalité n'existe pas c'est le réel qui se trompe : la vérité alternative selon Donald TRUMP; c'est l'idéologie qui a raison.

Et on sait où cela peut mener.

La parole, l'éloquence, se doit d'être au service de la vérité, au service du sens et des valeurs. "Dans le cas contraire la parole n'est instrument, cela peut donner le sophisme, c'est à dire un argumentaire et des raisonnements faux, malgré une apparence de vérité".

Une parole qui ne se réfère qu'à elle-même ? On "voit ce que cela donne aujourd'hui puisqu'une parole chasse l'autre, ce qui est vérité aujourd'hui ne le sera plus demain, c'est à peine si on se souvient de ce que l'on a dit hier !"

"On se parle de plus en plus mais on SE parle de moins en moins" Gérald GARUTTI.

Comment la parole peut-elle convaincre et émouvoir sans passer par ce qu'on peut appeler l'art oratoire.?

C'est sans nul doute ce qu'a bien compris notre future "Meusienne méritante" Mathilde que nous féliciterons dans quelques minutes. Je reprends ses propres mots : "L'art oratoire m'a toujours fascinée : cette capacité à toucher, convaincre, faire réfléchir - simplement - avec des mots" - faire réfléchir simplement.

Cela me donne, chers compagnons, une transition bien facile pour revenir quelques instants sur la vie de notre propre section.

Alain DOYEN vous a présenté le bilan de nos activités

Yves DUTRIEZ vous a présenté l'état de nos finances qui, vous le constaterez, ne nous donne pas une grande marge de manœuvre.

Nelly DULCY vous a présenté la composition de notre section qui se réduit de plus en plus : entre les décès et les départs et le peu de nominations dans l'ordre et quand je dis le peu ! je vous renvoie à mes propos de l'an dernier.

Françoise INTINS vous a présenté les différents prix que nous essayons de présenter et comme vous l'a dit Françoise, ce n'est pas toujours facile ! Mais nous allons revenir sur cet aspect dans quelques instants avec notre série que nous avons ouverte il y a plusieurs années maintenant "Meusiens et Meusiennes méritants".

L'an dernier, je veux dire il y a un an et demi, souvenez-vous, je m'interrogeais sur la possibilité de préparer un renouvellement de notre organisation et de notre gouvernance  en 2025.

L'obsolescence - sans doute - nous a fortement contrariés... au point de ne faire notre assemblée générale que fin septembre.

C'est pourquoi, chers Compagnons, le 28 mars 2026, dans un lieu qui reste encore à préciser, je cesserai mes fonctions de président de la section Meuse ANMONM à l'occasion de notre future AG.

Nous pourrons échanger ensemble lors du verre de l'amitié à l'issue de notre réunion.

Je vous remercie.